Surinam / épisode 1
Le Surinam , raconté par Ludo.
Salut les amis,
J'ai passé quelques jours au Surinam, pays frontalier de la France (eh ouais !!!!!! Very Happy ) c'était space, chouette, dépaysant.... rentré hier soir, content et reposé... je m'en vais vous faire un photo-reportage, ici-même, parce que j'aime bien partager avec vous mes impressions et photos... en fait il écrit à ses potes, j'ai piqué le texte !!! lol
Le Surinam, c'est le pays voisin de la Guyane (avec le Brésil, de l'autre côté)...
Google et Wiki sont vos amis pour les détails, mais dans les grandes lignes, c'est le tiers-monde : 171ème PIB mondial (sur 200 et des....) ce qui veut dire :
- pas d'aides sociales : soit tu bosses, soit tu crèves (et c'est visible, pas grand monde qui glande, même si pas payés chers)
- un salaire moyen de 200 euros (quand salaire...)
- une démographie digne de l'Afrique sub-saharienne
- une économie dynamique, mais fragile : pour un euro, t'as 8,15 dollars surinamiens (taux d'hier, ça change tout les jours)
- des très riches et des très pauvres, mais pas de "classe moyenne"... le visage du pays reflète ça : les supers villas sont entourées de cahutes en tôles... bref... dépaysant, même en arrivant de Guyane....
Techniquement, en partant de chez moi, il faut compter 260 bornes pour aller plein nord-ouest et rallier St Laurent du Maroni, seconde ville de Guyane, ancien bagne, prochaine capitale probable compte-tenu d'une démographie affolante et d'une immigration incontrôlable.
Bon, 260 bornes, ici, c'est trois heures non-stop : une nationale, une voie dans chaque sens, et un patelin tous les 70 bornes... à noter : pas de réseau téléphonique entre chaque patelin, et seulement Kourou (à 60 km de Cayenne) pour se ravitailler en essence.
Rien de grave, mais là où je vis, sans anticipation, on se complique bien la vie....
Bon, partis à 6h du mat, personne sur la route, pointes à 120km/h, ça roule... à mi-chemin, on passe un bled (1000 habitants, maxi... et encore, dispersés...) qui s''appelle Iracoubo..
Truc à noter : l'entrée du bled se fait sur un pont au-dessus de la rivière, sur une seule voie (pas large) et au-milieu, une guérite avec des gendarmes qui t'arrêtent tout le monde.
On est en France, à presque 150 de la frontière, et on contrôle les papiers de tout le monde... pas les papiers du véhicule ou ton permis, les bleus s'en foutent, mais les papiers d'identité des occupants... d'où l'idée de prendre PERSONNE, et JAMAIS, en stop : on sait jamais qui on trimballe, et avec un clandestin ou un fuyard dans la bagnole, bah t'as l'air con...
Bref : Iracoubo, coucou les képis... on est blancs, en règle, je connais leur big boss au cas où ils feraient du zèle... on passe tranquilles, et go, go go.... route sans histoire (quelques singes écrasés sur l'asphalte, ça me rend toujours un peu triste....) et hop, voilà St Laurent du Maroni...
Pensée émue pour l'ancien maire, et aussi ministre du tourisme de Sarko... actuellement derrière les barreaux pour détournements, etc... repose en paix, petit escroc parti trop tard, lol....
St Laurent, c'est laid, plat, sans saveur, décati... à part deux rues et les vestiges du bagne restaurés (merci le ministère de la culture), rien à voir ni à faire... muté là-bas, je m'y projette pas du tout, et j'ai une larmichette pour tous ces profs/instits et paramédicaux qui sont nommés là-bas (grosse demande) et qui vont avoir envie de se pendre...
côté population, c'est différent de Cayenne : beaucoup de noirs très très noirs, pas créoles... ce sont les Bushinengé.. en gros les descendants des esclaves d'origine africaine venus du Surinam... nos esclaves venaient des Antilles, ceux des hollandais (ouais, ça a été anglais, puis hollandais, le Surinam) venaient d'Afrique noire....
Sauf que l'esclavage a été aboli en France bien avant chez nos voisins, donc les Nég' Marrons ont commencés à se barrer de chez leurs maîtres pour franchir le fleuve et venir en territoire français et se planquer dans la jungle...
Une fois arrivés sur la rive française du fleuve Maroni, ils ont été accueillis par les indiens endémiques qui, pas chiens, leur ont appris comment survivre, pécher, cultiver, etc... en tenant compte du climat local et tout le baratin... du coup, plein de villages quasi-africains dans la conception, le bâti, la bouffe, la culture, etc etc...
Pour la ptite histoire, lors des dernières législatives, un élu bushinengé à l'assemblée nationale, un jeune en plus... ça c'est cool .....
Alors on trace à travers St Laurent, on trouve le "port" : un poste de la PAF / Douanes sur un ponton sur le fleuve.
Premier souci : garer sa bagnole en mode "sur" pour trois nuits, un potentiel challenge en Guyane.. ce serait con de revenir et de plus avoir de voiture, nan ?
Mais Ludo-les-bons-tuyaux, on la lui fait pas et il a toujours un bon plan : juste en face du ponton, il y a un "car-wash" (une cour grillagée avec un container, deux karchers et des blacks qui lavent des bagnoles...) où tu peux laisser ton véhicule sous bonne garde, moyennant dix euros la journée... à ce prix-là, je réfléchis pas, même quand ils me demandent les clefs, sans qu'on signe quoi que ce soit, normal... faut avoir confiance, et avoir l'air pas commode, qu'ils comprennent qu'ils ont rien à gagner à te baiser, et ça le fait cool...
Donc on laisse la bagnole, on prend nos sacs à dos et direction la PAF. avant même le guichet, il y a un black qui vient nous proposer ses services pour traverser : 7 euros chacun (mais la pirogue est vide, et il veux bien partir qu'avec nous dedans sans attendre.. sinon, c'est entre 4 ou 5 balles, pas la mort...) et on dit OK.
Côté formalité, faut le passeport, plus un visa valable trois mois à 37 euros par tête de pipe... pas oublier son certificat de vaccination fièvre jaune, sinon on est refoulés... formalités minimales côté français : passeport vérifié, et bon voyage M'sieur Dame...
Allez, un coup de pirogue, truc d'environ 15 mètres de long, couvert en cas de pluie, pour traverser le fleuve frontière qui, à cet endroit, fait facile 400/500 mètres : ça prend pas tout à fait dix minutes... et hop : on arrive au Surinam !
Un quai, un duty-free, et la douane locale : il tamponne un truc dans le passeport, on remplit un vague papelard qu'il lit même pas mais ça lui fait plaisir... entre deux, le piroguier a prévenu un "taximan" pour nous, et en dix minutes, on est livrés à nous-mêmes...
Pour rallier la capitale, il y a environ 150 km... on a choisit de se la jouer luxe en ne prenant pas de transport collectif, mais le taux de change le permet : 70 euros pour deux pour le taxi privatif, propre, en bon état, climatisé (trop...) et avec la musique, l'écran pour les places arrières, la totale...
Moment de solitude : je décide de monter devant, et j'ouvre la portière : horreur ! un volant ! ces corniaux roulent à gauche, avec volant à droite !!! un peu troublant, je reconnais.. notre chauffeur se marre, je fais le tour, ma chérie monte à l'arrière, et on décolle pour Paramaribo, la capitale...
Première moitié de la route, grande ligne droite à travers de la foret, pas grand chose autour, pas énormément de circulation... la ligne blanche c'est pour faire joli, ça double sans réfléchir de trop, le pilote bombarde à 120 à la place de 80, mais un bon vieux "drempel" vient casser le rythme tous les 10 bornes (un "drempel" c'est un dos d'âne de fou-dingue... pas de rond-points, mais des "drempel" partout...) les patelins ont des noms chelous : nous sommes en terre néerlandophone et ça se lit..
Problème : j'ai pas fait allemand ni hollandais.. on verra, pour l'instant, le chauffeur parle bien français... donc on roule, on avance, et ça se densifie au fur et à mesure qu'on approche de la capitale... on remarque que l'immobilier tourne à donf : ça construit de partout, autant de la cahute pourrito que de la villa de dingue...
Apparemment, le Surinam se pose moins de questions environnementales que nous : ça a été déboisé sévère de chaque côté de la route pour construire... autre truc : ils doivent pas avoir de PLU, de réglementations d'urbanisme ou quoi, parce que là bas, tu mets la couleur que tu veux pour ton ravalement, et on dirait qu'ils sont tous daltoniens, mdrrrr genre :
Vite fait, le chauffeur s'arrête avant la capitale, histoire que je change mes euros en monnaie locale... (on a prévu 1000 euros les 4 jours, mais je décide de changer "que 400... je me retrouve avec une liasse géante de billets usés de 100 dollars : 2400 et des...
ça sent la monnaie de singe, je préfère garder de la devise "solide" au cas où.... l'expérience de globe-trotter, lol)
En approchant de Paramaribo, on commence à voir des mosquées un peu partout, des mâts dans les jardins avec des ptits drapeaux comme au Népal, des églises aussi... en gros :
1/3 de musuls (les indonésiens/javanais/balinais "importés" pour remplacer les esclaves),
1/3 de protestants (cause colonisation anglo-hollandaise)
et 1/3 de chrétiens-apostolico-animisto-truc (les blacks, et le synchrétisme qui les caractérise)...
ça devient très folklorique, j'adore... quand je vois ça :
Je sens que j'ai voyagé... et nous voilà à l'entrée de la capitale : un énorme pont (2 fois une voie, faut pas déconner non plus, lol) qui enjambe le fleuve le long duquel la ville est construite...
(Paramaribo vue du pont...)
Allez, nous voilà arrivés, sains, saufs, contents, et il est presque midi alors on a faim... direction l'hôtel Krasnapolski (ça s'invente pas !!) en plein centre ville : on se paye un quatre étoiles parce que merde ! c'est notre anniversaire de mariage, nous les déglingos qui ont choisis la St Valentin pour s'unir, lol... fini le voyage aller : je paye notre chauffeur, qui me demande quand je pars... je lui dit "même endroit, vendredi à 9h30".... (pour la ptite histoire, il ne viendra jamais, on fera avec un autre.. je sais pas pourquoi, j'suis qu'à moitié surpris, mdr)
Alors, nous voilà posés dans notre hôtel... j'avais réservé, en suivant des conseils avisés, notamment concernant la situation centrale, à l'hôtel Krasnapolski... je suis passé par un site web (booking ? j'ai oublié) mais... au moment de valider mes trois nuitées pour deux, ça me demande ma carte bleue, mais sans le cryptogramme... si j'y vais pas, ils peuvent rien faire... mais est-ce validé pour autant...? va-t'on se retrouver sans logement à l'arrivée ???
réception, check : pas de souci, résa valide, on à une chambre pour deux au 6eme étage, propre, balcon sur piscine, la totale... un lit impressionnant, style 220 sur 240, un truc à se perdre...
architecturalement, l'aspect extérieur est laid : gros immeuble des années 70, un peu vieillissant mais très clean, plein de personnel sympa, des intérieurs comme on s'attend à en trouver dans ce genre d'hébergement... je repère le bar à cocktail dans le hall, la piscine, les basiques...
Bon, on a fait les riches, je reconnais : 330 euros les trois nuits, ptits déj compris... pas plus cher qu'en France à standing égal selon mes souvenirs... en même temps, c'est soit très haut de gamme comme ça, soit des trucs louches... il y a plusieurs restos dans l'hôtel, ça peut dépanner... puis on pourra bouger sans dépendre des transports, un avantage en centre ville... on balance nos sacs à dos, je saute sur le lit quand même parce que merde, et on ressort direct parce qu'on à faim !!!!!!
et go les rues autour, mode exploration-groumfffffff on tournicote quelques minutes, pas de restos, ou de terrasses... on rentre dans un vague snacks d'où l'on ressort aussi sec à la vue des plats : une sorte de ragoût indéfinissable, verdâtre... j'ai confiance en mon système immunitaire, mais il y a des limites...
au bout de pas trop longtemps, je repère un panneau qui rentre dans un couloir improbable, marqué "tchin-we-quelque-chose food".. ça sent le chinois, on est sauvés et on va pouvoir dépenser nos premiers dollars, youhou !!!! effectivement on monte quelquesq marches et hop : une salle avec des tables et chaises, une chinoise derrière un comptoir, et une carte en néerlandais...
bon, bah y a qu'à se lancer, et on se retrouve avec des nouilles sautées au porc (j'espère.....) avec une bière locale... deux assiettes copieuses, 2 litres de la bière nationale (la Parbo, à base de riz et non d'orge !!!!) pour pas tout à fait 8 euros.
roboratif, efficace, je me sens serein et aventurier comme il se doit en terre inconnue... (se méfier des trucs rouges sur le bord de l'assiette : c'est pas compatible avec un estomac humain...)
et nous voilà en goguette en ville, procédant par cercles concentriques pour pas trop se paumer et constituer des repères pour la suite...
pour faire simple : nous sommes dans l'hyper-centre, historique autant qu'administratif et commerçant... parfait pour glander trois jours à découvrir... c'est spécial : plein de très jolies maisons en bois, pas toutes restaurées, des mosquées, des églises, des boutiques très improbables, une circulation assez soutenue (en plus, avec leur histoire de rouler à gauche, faut changer ses habitudes pour traverser, regarder du bon côté, lol) où le piéton est en danger si il est pas affûté.
Vu qu'il est 15/16h, on voit tous les magasins fermer, c'est l'heure, à retenir : pas de shopping après le goûter !!!
La rue de l'hôtel...
le "waterkant"... comprendre "bord de rive" quartier chic, consulats, des endroits où se poser sous des arbres pour siroter une binouze (que de la Parbo, va falloir s'y faire... bon 5°, ça couche pas son Ludo, même vendue au litre, lol...)
c'est au bord du fleuve, des pirogues traversent avec des gens qui habitent sur l'autre rive ("Meerzog", un nom de quartier qui s'éternue, mdrrrr) et des écoliers.... on voit des gros navires passer....
... et des touts ptits aussi, z'ont pas peur !!!
les gens sont cools, mais c'est presque nuit, on rentre à notre hôtel en décidant d'y manger : deux cocktails, un club sandwich, une salade, un rhum... pas tout à fait 25 euros pour deux....
le lit est génial, grand, confortable... on se rendra compte le matin du départ, en vérifiant de rien oublier, qu'il y avait ça dans la table de chevet (pas de mon côté, ils devaient le pressentir...)
en fermant les rideaux, la piscine me fait de l'oeil (de loin)
mais dodo : demain on dépense des thunes !!!!!!
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